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    Julia Deck, première!

    Par (L'Express), publié le 09/10/2012 à 18:00

    Avec Viviane Elisabeth Fauville, chronique de l'errance absurde d'une bourgeoise dans Paris, la romancière fait une entrée remarquée sur la scène littéraire. 

     

    Le discret Jean Echenoz en est fou et ne manque pas une occasion de le dire, les dames du Femina et le jury du prix du Premier Roman l'ont installé sur leurs listes, enfin il vient de surgir dans notre palmarès des meilleures ventes. Alors, intrigué, on ouvre Viviane Elisabeth Fauville, premier récit d'une inconnue, dont l'éditeur, Minuit, livre, en guise de CV, cette simple phrase : "Julia Deck est née à Paris, en 1974." En fouillant un peu, on apprend que la romancière a été chargée de communication dans de grandes entreprises. Comme son héroïne, la dénommée Viviane Elisabeth Fauville. Mais tout porte à croire que, contrairement à cette dernière, elle n'a pas tué son psychanalyste. 

    C'était le lundi 16 novembre, en plein divorce après deux années d'"horreur conjugale", empêtrée par son bébé de 3 mois et son petit appartement à aménager, Viviane n'en peut plus. Elle passe voir en urgence son psy, qui lui assène son lot de niaiseries et lui prescrit quelques pilules supplémentaires. C'en est trop. Surtout lorsqu'on a, hasard de la vie, un couteau de cuisine dans son sac à main. La convocation au commissariat du Ve arrondissement ne se fait pas attendre. Mais comment imaginer que cette bourgeoise bon teint de 42 ans, bébé dans les bras, puisse être une criminelle ? Personne n'y songe, d'ailleurs, ni la veuve du psy, ni sa jeune maîtresse enceinte, ni Tony, autre patient énervé, autant de suspects possibles que Viviane, de plus en plus égarée, traque à travers tout Paris.  

    Tout va très vite, tout est surréaliste dans l'errance de cette femme dont le souci du détail (elle connaît son Paris par coeur) croît à la mesure de sa folie. Le "vous" alterne avec le "tu", voire le "je", et, bientôt, les certitudes vacillent. Le lecteur, lui-même, ne se serait-il pas fourvoyé ? Julia Deck a, paraît-il, lu Beckett. Et bien lu. Ce premier roman, d'une maîtrise impressionnante, l'atteste. Il n'y a plus qu'à remercier Echenoz. 

     

    [LIVRE]

    Viviane Elisabeth Fauville

    Pour regarder une vidéo de Lucile Borde qui présente son ouvrage en quelques minutes :
    1. http://www.wat.tv/video/lucile-bordes-je-suis-marquise-55wjv_2iynl_.html

     


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